Identité EIAH et pluridisciplinarité ? Quelle reconnaissance scientifique ?
Deux questions importantes. Dans la première, nous nous demandons :
- Comment la communauté EIAH qui réunit plusieurs disciplines peut-elle développer une identité qui lui est propre ;
- Comment ces disciplines peuvent-elles co-évoluer et s’unir en une même communauté tout en restant fidèles à leurs identités respectives (celles qui forment leur ligne d’investigation première) ;
- Comment le nom d’une telle communauté peut-il être choisi de sorte à fédérer, c’est-à-dire susciter le sentiment d'appartenance chez chaque discipline et les réunir autour d’une identité commune ; et
- Comment le même nom peut également être choisi de sorte à représenter le plus fidèlement possible l’identité de chaque discipline concernée et ce sans créer une impression de hiérarchie disciplinaire (par exemple, le sentiment partagé par certains que la communauté EIAH est d’abord une communauté informatique) ou encore brouiller les pistes (il est ainsi possible de penser qu’en utilisant des noms autres que ceux des disciplines - je fais ici référence au terme “informatique” d’EIAH - voire des noms “marketés” - des termes comme “numérique” ou “digital” ne sont-ils pas des termes à (plus) forte valeur marketing? -, cette communauté de recherche pourrait s’éloigner de son objectif premier qui est de construire un système de pensée et de connaissances particulier).
Dans la seconde, la question peut être celle de la reconnaissance institutionnelle des travaux scientifiques dans le domaine des EIAH : par exemple, une recherche qui mobilise à la fois des chercheurs en informatique et des chercheurs en psychologie (ou en sciences de l’éducation) peut-elle être reconnue à la fois comme une recherche en informatique par les instances institutionnelles de la discipline Informatique et comme une recherche en psychologie par les instances institutionnelles de la discipline Psychologie? Derrière cette question se cache peut-être celle de la perception (par les différentes instances institutionnelles) de la “valeur scientifique” d’une recherche qui réunit plusieurs disciplines et problématiques associées ; par exemple, pour le chercheur en informatique (ou en psychologie), cette recherche lui permettra-t-il de répondre à des questions de recherche et par là-même de produire des connaissances que sa discipline d’origine (l’informatique ou la psychologie) pourra reconnaître comme “importantes” (notamment au regard de sa propre évolution)?
Gaëlle Molinari, le 22 juin 2020.
Dernière mise à jour : 23 juin, 2020 - 08:17

esanchez
25 septembre, 2020 - 15:34
Permalien
Construire des objets de recherche communs
La question de la pluridisciplinarité est centrale dans notre communauté et le texte de présentation du CE38 de l'ANR peut aider à penser les relations entre STIC et SHS :
"Les progrès visés peuvent concerner un seul champ disciplinaire (SHS ou STIC) s’ils mobilisent des concepts ou des outils issus d’avancées récentes de l’autre champ. Ces conditions explicitent un encouragement au dépôt de projets interdisciplinaires, indiquant en quoi et comment la coconstruction d’objets de recherche communs, à l’interface des disciplines, permet de mieux formaliser des questionnements scientifiques et/ou contribuer au renouvellement des méthodologies. Cet axe ne concerne donc pas les projets qui mèneraient les deux types de recherche (SHS et STIC) dans deux séries disjointes de tâches."
source
"Construction d'objets de recherche communs", "contribuer au renouvellement des méthodologies" nous semblent être des éléments importants pour penser cette pluridisciplinarité. Plus particulièrement, définir ce qui doit être entendu par méthodes pour servir quelle finalité.
N. Mandran et E. Sanchez pour le GT Epistémologie
Sébastien Jolivet
6 octobre, 2020 - 11:18
Permalien
Renouvellement des méthodologies ?
Je rebondis sur le point "contribuer au renouvellement des méthodologies" qui est identifié comme "élément important pour penser cette pluridisciplinarité". Il me semble que cette question rejoint celle de la scientificité qui est posée dans un post suivant, la méthodologie étant là pour assurer cette scientificité. Il me semble qu'avant de vouloir les renouveler il faudrait tout d'abord parvenir à prendre connaissance des méthodologies des disciplines avec lesquelles on veut interagir, avec comme finalité de comprendre la validité scientifique qu'elles apportent (et éventuellement (ré)interroger les limites et qualités de nos propres méthodo). La question du renouvellement se posera alors peut-être si on constate que l'existant, chez soi et/ou chez les autres, ne permet pas de parvenir aux objectifs que l'on se fixe. Mais il me semble qu'il faut être vigilant à ne pas réinventer (avec le risque de ne pas le faire bien en plus) l'eau tiède par simple méconnaissance de ce qui se fait ailleurs et éventuellement en n'étant pas complètement au clair sur ce qui se fait, et pourquoi et avec quelles limites, dans son domaine.
esanchez
25 septembre, 2020 - 15:36
Permalien
Collaboration
La question de la pluridisciplinarité souvent interrogée dans la communauté EIAH semble poser un problème difficile à résoudre. Dans le cadre du GT Epistémologie, un axe de travail a été proposé par I.Marfisi et I.Vinatier pour aborder la pluridisciplinarité sous l‘angle de la collaboration. Cette approche peut nous permettre de trouver des outils pour faciliter la collaboration et identifier des clés pour construire cette pluridisciplinarité.
N. Mandran et E. Sanchez pour le GT Epistémologie
Sébastien Jolivet
6 octobre, 2020 - 11:25
Permalien
Pour compléter
En complément des apports de I. Marfizi et I. Vinatier lors de l'atelier du groupe, la conf d'ouverture des RJC EIAH 2020 de Philippe Dessus identifie de nombreux éléments intéressants sur cette question de l'inter / pluri disciplinarité : https://frama.link/conf_Dessus_RJC-EIAH2020
esanchez
25 septembre, 2020 - 15:37
Permalien
Critères de scientificité
Par ailleurs, les travaux du GT épistémologie montrent que des avancées sont possibles lorsque des échanges sont organisés sur les éléments à prendre en compte pour faire vivre cette pluridisciplinarité. Nos échanges ont permis d’identifier que les postures épistémologiques pour la création des connaissances scientifiques et les méthodes de conduite la recherche ne sont pas les mêmes en fonction des problématiques. Il nous semble que ces deux volets ne sont donc pas forcément des éléments fédérateurs. En outre, un travail sur les critères de scientificité (RJCEIAH 2020) montrent qu’ils ne sont pas totalement partagés. Un travail spécifique sur ces critères serait de nature à favoriser une explicitation des paradigmes méthodologiques qui ne s'agit pas de confondre (fondre ensemble) mais de travailler de conserve.
N. Mandran et E. Sanchez pour le GT Epistémologie
cdham
6 octobre, 2020 - 13:04
Permalien
Pluridisciplinarité...?
Dans les faits, la communauté est-elle réellement pluridisciplinaire ? Pour préparer un cours, j'ai visionné toutes (!) les capsules vidéos du MOOC EIAH. A part dans l'introduction et les perspectives, ce ne sont quasiment que des informaticiens qui s'expriment... C'est quand même assez étonnant.
Pelissier
6 octobre, 2020 - 13:20
Permalien
pluridisciplinarité
Informatique = 1 discipline. En Sciences humaines et sociales, il y plusieurs disciplines possibles : sociologie, psychologie, sciences de l'information et de la communication, sciences de l'éducation, sciences du langage, anthropologie (et peut être d'autres). Combien de ces disciplines sont réellement présentes dans les communications associées au colloque EIAH et RJC-EIAH ? Combien de personnes dans les comités scientifiques appartiennent a ces disciplines ?
nguin
8 octobre, 2020 - 23:58
Permalien
Il y a une répartition moitié/moitié des membres du CP de EIAH
Depuis de nombreuses éditions le CP d'EIAH est co-présidé par deux personnes, l'une en informatique et l'autre dans une des disciplines relevant des SHS.
Et la composition du comité de programme est composée pour moitié de chercheurs et chercheuses en informatique et pour moitié de chercheurs et chercheuses dans les disciplines relevant des SHS.