Volume 27
Editorial
Sébastien George (Rédacteur en chef)
Le milieu de la recherche a fortement été impacté par la
crise sanitaire. Ne plus pouvoir se rencontrer pour échanger constitue un
frein considérable pour les chercheurs. Il est vrai que
l’utilisation d’outils de communication à distance
était déjà une pratique courante, mais sa
systématisation a modifié les pratiques en profondeur. Les
conférences scientifiques ont davantage été touchées
que les revues, avec des éditions contraintes d’être
réalisées uniquement à distance. Certains font même
état d’une modification du comportement pour la publication
scientifique, les chercheurs privilégiant une soumission en revue
s’il n’est pas possible de se déplacer en conférence
pour rencontrer les pairs. Concernant la revue STICEF, nous constatons
effectivement une augmentation sensible du nombre de soumissions, en particulier
pour des numéros spéciaux qui paraîtront prochainement.
Pour l’année 2020, la revue STICEF publie deux numéros.
Le premier numéro du volume 27 est un numéro varia. Il
contient un article de recherche et trois rubriques. Le contenu de ce
numéro est introduit ci-dessous. Le second numéro de ce volume est
un numéro spécial issu de la 9e édition de la
conférence EIAH (Environnements Informatiques pour l’Apprentissage
Humain) qui s’est tenue à Paris en juin 2019. Il s’agit de
versions étendues d’articles présélectionnés
lors de la conférence. Sur 9 articles reçus, 5 ont
été acceptés suite au processus habituel de relecture de la
revue. Ce numéro 2 est précédé d’un
éditorial rédigé par les 3 coordinateurs de ce
numéro spécial, Julien Broisin, Vanda Luengo et Éric
Sanchez. Je les remercie grandement pour tout le travail réalisé
pour la gestion de ce numéro.
Contenu du volume 27, n°1
Le premier article de recherche de ce numéro,
rédigé par M. Deschênes et T. Laferrière,
décrit une recherche évaluant la capacité des enseignants
à définir et à poursuivre des objectifs de
développement professionnel. Une plateforme a été
spécifiquement conçue de façon itérative et
participative avec six enseignantes du niveau collégial au Québec.
Ce prototype possède des fonctionnalités permettant notamment
d’accéder à des ressources de développement
professionnel et d’obtenir des recommandations personnalisées
concernant ces ressources. S’appuyant sur une étude qualitative qui
a duré 3 mois, l’analyse des auteures montre que la plateforme
numérique a contribué à soutenir l’agentivité
des enseignants.
La rubrique de M. Cisel livre un retour d’expérience concernant
l’évaluation d’un EIAH et ses difficultés.
L’étude de cas concerne la mise en place d’une
expérimentation randomisée pour évaluer
l’utilité d’un carnet numérique de
l’élève-chercheur destiné à des
collégiens. L’auteur conclut qu’une expérimentation
quantitative s’appuyant sur une comparaison de groupes d’apprenants
est souvent difficile à mettre en œuvre de manière
suffisamment rigoureuse pour permettre d’obtenir des résultats
robustes scientifiquement.
La rubrique de A. Duguet et A. Tamayo décrit une étude ayant
pour but d’analyser le rapport au numérique qu’entretiennent
les élèves des grandes écoles, et plus
particulièrement de l’école polytechnique. Il ressort que
les élèves ont une vision globalement positive des services
numériques de soutien à l’enseignement et à
l’apprentissage. Ils considèrent notamment le numérique
comme un vecteur d’innovation pédagogique.
La rubrique d’E. Bruillard présente une réflexion
à partir d’exemples de transformations effectuées
automatiquement par des logiciels sur certaines formes d’écriture
inclusive. Les résultats peuvent parfois être surprenants et il
n’est pas toujours évident de comprendre les logiques de
traitement. L’article permet de mettre en avant la nécessité
de former et plus globalement de développer l’esprit critique
vis-à-vis du numérique.
Des changements dans le comité de rédaction
Une revue telle que STICEF repose avant tout sur le
travail des membres des différents comités et nous les remercions
chaleureusement pour leur implication de tous les instants. En particulier, les
membres du comité de rédaction partagent des
responsabilités souvent lourdes mais essentielles au bon fonctionnement
du processus éditorial. Après avoir été membre de ce
comité depuis le lancement de STICEF en 2003, notre collègue
Georges-Louis Baron, professeur émérite en sciences de
l'éducation à l'Université de Paris, a décidé
d’arrêter. La qualité de la revue doit beaucoup à son
expertise sur de nombreux domaines (didactique de l’informatique,
formation des enseignants, histoire des technologies éducatives...). Nous
le remercions sincèrement pour le travail colossal qu’il a accompli
pour le comité de rédaction de la revue STICEF et lui souhaitons
le meilleur pour ses nouveaux projets. Un autre changement concerne le
rôle de rédacteur en chef. Après 6 années à
tenir cette fonction, j’ai souhaité passer la main afin de pouvoir
me consacrer à d’autres responsabilités. Un appel a
été lancé au sein du comité de rédaction et,
à l’unanimité, Élise Lavoué a
été élue comme nouvelle rédactrice en chef. Nous la
félicitons et confirmons notre engagement à ses côtés
pour poursuivre collectivement l’histoire de STICEF.
Pour finir, nous souhaitons rendre hommage à notre collègue
Jacques Wallet, professeur en sciences de l’éducation, qui nous a
quittés en 2020. Il a fait partie du groupe de travail à
l’origine de la création de la revue STICEF, avec la volonté
affirmée d’en faire une revue en ligne indépendante
d’un éditeur. Il a été un grand acteur du
développement des technologies pour l’enseignement à
distance, notamment avec la création du Campus Numérique FORSE.
Chercheur de terrain, il a profondément marqué la
communauté scientifique, particulièrement dans le cadre de la
francophonie où il a beaucoup œuvré pour soutenir le travail
de jeunes chercheurs du continent africain. Nous lui dédions ce
numéro.
|