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Un système d’aide à l’analyse des
traces des apprenants dans les jeux sérieux
Gaëtan TEMPERMAN, Stéphanie MONTAGNE, Bruno DE LIÈVRE, Karim
BOUMAZGUIDA (DESTE, Université de Mons)
|
RÉSUMÉ : Dans
la vie quotidienne, les QR codes sont largement utilisés pour partager et
diffuser de l’information. Peu d’études rapportent toutefois
des effets de leurs usages dans un contexte de formation pour réguler
l’apprentissage. Dans cette contribution, nous nous intéressons
à l’effet de relances (prompts) proposées par les QR Codes
dans un manuel d’éveil historique en version papier
intégrant des éléments de réalité
augmentée. À partir d’un plan expérimental, les
résultats de notre étude, réalisée dans une classe
d’école fondamentale, tendent à montrer que les
élèves qui bénéficient de relances par les QR Codes
pour guider leur recherche et leur traitement d’informations progressent
davantage dans la maîtrise du contenu traité. Il ressort
également que ce sont les apprenants les plus avancés dans
l’apprentissage au départ qui les ont les plus utilisés. Par
ailleurs, l’analyse des résultats indique que les prompts ont
également un impact significatif sur la performance en cours
d’apprentissage.
MOTS CLÉS : QR
Codes, Guidance, Relances, Etayage, plan expérimental. |
Analysis of the use of aids by QR codes and their effects in an augmented textbook |
|
ABSTRACT : In
daily life, QR codes are used to share and diffuse information. The
effects of their uses are very little evaluated in education’s context. In
this paper, we evaluate the effects of prompts of QR codes in a history course
book with augmented reality. With an experimental design, our analysis realised
in a primary school highlights that learners whose benefit from prompts to
research and treat information progress more. The prompts are the most used by
the learners with an advanced level. Moreover, prompts can impact to
learners’performances during the learning process.
KEYWORDS : QR
Codes, Guidance, Prompts, Scaffolding, experimental design. |
1. Introduction
Si la littérature rapporte quelques
résultats d’expérimentations concernant l’usage des QR
codes en contexte de formation (Sardin et al., 2013),
peu d’études envisagent d’analyser l’usage de ces
informations comme outil d’autorégulation de l’apprentissage.
Dans cette perspective, l’outil peut s’avérer pertinent quand
les apprenants construisent leur propre apprentissage à travers des
interactions actives avec les environnements réels en fonction de leurs
besoins.
Dans le cadre de cette contribution, nous souhaitons plus
particulièrement apporter des éléments de réponse
quant au bénéfice apporté par l’intégration de
QR Codes pour les amener à réguler leur apprentissage dans un
manuel scolaire intégrant des éléments de
réalité augmentée.
D’un point de vue pragmatique, cette investigation se justifie dans la
mesure où le marché de l’édition scolaire reste
important. En France, il reste le 2e secteur de
l’édition du livre avec près de 60 millions de manuels
vendus en 2016 (Syndicat national de l’édition, 2017).
Si ceux-ci peuvent guider le travail pédagogique, ils contraignent
également les enseignants à suivre les méthodologies
proposées. Un degré de liberté peut être
néanmoins apporté avec les QR Codes. Ils peuvent en effet
constituer une piste intéressante pour y intégrer des ressources
supplémentaires afin de différencier les parcours
d’apprentissage et de favoriser un travail en autonomie.
Dans notre étude, nous nous intéressons plus
précisément à la manière dont les apprenants
utilisent ces différentes ressources complémentaires et à
leur progression dans l’apprentissage ainsi qu’aux liens entre ces
différentes variables. Pour guider la mise en œuvre et
l’analyse des résultats de cette expérimentation, nous
examinons tout d’abord la littérature en nous intéressant
d’une part, à la régulation des apprentissages et
d’autre part, aux usages et aux effets des QR Codes dans un contexte de
formation.
2. Régulation de l’apprentissage
Un relatif consensus existe dans la
littérature autour de l’idée que la régulation de
l’apprentissage est un facteur décisif pour apprendre et pour faire
apprendre (De Lièvre et al., 2006).
Kirschner, Sweller et Clarck (Kirschner et al., 2006) mettent en avant à cet égard la notion de guidage qui correspond
à l’aide à fournir aux apprenants lors
d’activités de découverte en autonomie. Cette action
pédagogique se justifie dans la mesure où les apprenants peuvent
se retrouver rapidement en situation de surcharge cognitive (Mayer, 2009) lors
de l’appropriation d’un nouveau contenu et du traitement de
l’information liée à celui-ci.
Afin d’aider au maximum les étudiants à réguler
leur apprentissage, Hattie et Timperley (Hattie et Timperley, 2007) mettent en avant l’importance de fournir des feed-back. Ceux-ci peuvent
porter sur l’atteinte des objectifs à atteindre, sur le processus
mis en œuvre et sur les stratégies à mettre en œuvre par
la suite. Ces retours d’informations impliquent des communications avec
l’enseignant ou avec le système informatique. Pour fournir un
feed-back approprié, il est indispensable de s’appuyer sur les
traces des activités des apprenants (Temperman, 2013).
Celles-ci peuvent cependant s’avérer difficiles à obtenir
dans un contexte qui mobilise des médias comme des manuels scolaires non
numériques. Pour contourner ce problème, il peut donc être
pertinent de donner aux apprenants des critères qui les aident à
évaluer leurs propres performances d’apprentissage. Dans une
situation d’apprentissage avec un hypermédia, Azevedo et Cromley (Azevedo et Cromley, 2004) mettent en évidence que les apprenants parviennent à mieux se
réguler en leur donnant accès à des outils d’aide (De Lièvre et al., 2006).
L’encadrement de l’apprentissage est alors envisagé selon une
logique proactive. Celle-ci consiste à anticiper les difficultés
des apprenants en attirant leur attention sur les aspects importants de la
tâche et en orientant les élèves vers les ressources
disponibles. La proactivité a donc pour objectif de prévoir
l’action de l’apprenant ou du groupe d’apprenants en lui
suggérant des démarches pour les guider dans le processus
d’apprentissage avant qu’une difficulté ne survienne dans
celui-ci. Le principe de la proactivité doit les amener à
exploiter au mieux le potentiel de l’environnement dans lequel ils
progressent. La proactivité donnerait à l’apprenant le
sentiment d’être encadré en l’amenant à rester
en état de veille cognitive. Par ailleurs, elle lui permettrait de
prendre plus rapidement conscience de l’utilité des ressources
disponibles dans l’environnement pour surmonter une difficulté en
cours d’apprentissage. Sur le plan cognitif, la proactivité permet
de diminuer la charge intrinsèque en mémoire de travail tout en
stimulant la charge générative liée à la tâche
en mémoire de travail.
Dans ces environnements, les systèmes d’accompagnement ont pour
objectif de favoriser des démarches d’autorégulation. Selon
Cosnefroy (Cosnefroy, 2012),
l’autorégulation passe par un subtil équilibre entre
autonomie et effort. L’habileté à apprendre
indépendamment de l’enseignant exige en effet des efforts
importants. L’idée d’effort est également reprise par
Vohs et Baumeister (Vohs et Baumeister, 2004) cités par Cosnefroy (Cosnefroy, 2012) qui définissent le concept comme l’effort personnel consenti pour
modifier ses états internes et son comportement. Ce lien entre effort et
autonomie peut s’expliquer par le fait que l’engagement, dans une
activité d’apprentissage, représente un coût important
qui demande de renoncer à d’autres activités,
peut-être plus attractives, dans son environnement. Pour Hattie (Hattie, 2009) dans sa méga-analyse, la stimulation des stratégies
métacognitives et d’autorégulation est essentielle pour
apprendre et faire apprendre. Il met d’ailleurs en avant que ces pratiques
peuvent induire une taille d’effet de .69 en termes de performance pour
les apprenants. Pour stimuler ce mécanisme d’autorégulation,
Amadieu et Tricot (Amadieu et Tricot, 2014) proposent l’usage des prompts, ou de guides qui se
présentent sous la forme de questions simples (« De quoi
parle le contenu que vous venez de découvrir ? »), de
phrases à compléter ou de consignes de relance
(« Sois attentif à cet élément pour
résoudre le défi. »). De cette façon, les prompts peuvent soutenir les processus d’apprentissage
autorégulés en activant la mise en œuvre de stratégies
métacognitives et en stimulant la motivation de l’apprenant
à s’engager dans la tâche. D’après Lehmann,
Hähnlein et Ifenthaler (Lehmann et al., 2014),
l’intégration de prompts induit des effets positifs sur la
performance et sur le processus d’apprentissage. Leur efficacité
passe par leur utilisation dès le début de l’apprentissage
dans la mesure où ils permettent d’induire des stratégies
métacognitives chez les apprenants et d’initier leur engagement
dans la tâche. Un autre résultat intéressant ressort de
l’étude : il indique que les prompts spécifiques
et contextualisés en lien avec les tâches à réaliser
sont plus efficaces que des prompts plus généraux. Dans le
même ordre d’idées, Conderman et Hedin (Conderman et Hedin, 2010) proposent d’utiliser des cue-cards en cours d’apprentissage
pour étayer la tâche des apprenants et les stimuler à
mobiliser des stratégies d’auto-régulation. Ces cartes sont
l’occasion de leur expliciter une procédure à suivre lors
d’une activité en autonomie.
3. Usages des QR Codes dans un contexte de formation
Sur le plan technologique, le
QR Code est un dispositif qui permet le passage de l’espace figé de
l’écrit à l’espace ouvert du numérique. Il
constitue un outil simple, puissant et rapide qui automatise une liaison entre
un support imprimé et le numérique par la création de
fichiers images lisibles à partir d’un smartphone ou d’une
tablette. La littérature pédagogique rapporte quelques
études documentant l’intégration de ce type de dispositif
dans un contexte de formation, principalement dans l’enseignement
supérieur. Dans une étude expérimentale, Rikala et
Kankaanranta (Rikala et Kankaanranta, 2012) montrent un degré de motivation élevé à utiliser les
QR Codes chez les apprenants en tant que support d’apprentissage, qui peut
les amener à mettre en œuvre un apprentissage en autonomie et
collaboratif. Dans une autre étude menée par McCabe et Tedesco (McCabe et Tedesco, 2012),
les apprenants expriment un avis positif par rapport aux QR Codes. Ils
considèrent qu’ils sont plus productifs quand ils peuvent en
disposer. Dans la mesure où ils ne doivent pas faire appel à un
enseignant ou à leurs pairs, ils sont également moins anxieux dans
cette situation. Ce résultat corrobore les conclusions de
l’étude de Ozcelik et Acartuk (Ozcelik et Acartuk, 2011) qui montre que l’usage des QR Codes aide l’apprentissage, car
l’accès à l’information est plus rapide. Il va
également dans le sens des observations de Durak, Ozkeskin et Ataizi (Durak et al., 2016),
qui indiquent que les apprenants dans un contexte universitaire
n’éprouvent pas de difficulté particulière pour les
utiliser et considèrent qu’ils sont utiles dans un contexte
d’apprentissage.
En termes de performance, Chen, Teng et Lee (Chen et al., 2011) mettent en avant que l’usage des QR Codes pour accéder à des
informations digitales dans des tâches de lecture sur papier n’a pas
d’effet significatif sur le degré de compréhension des
élèves. Dans un contexte de jeu de pistes, Vieux (Vieux, 2012) souligne l’importance des modalités d’intégration des
QR Codes dans l’activité pédagogique. Le QR Code peut
être ainsi peu pertinent sur un support de présentation en classe,
mais se révéler plus intéressant dans une situation de
recherche en autonomie. Cette observation semble corroborer les résultats
obtenus par Bal et Bicen (Bal et Bicen, 2016) et par Rasul, Rauf et Affandi (Rasul et al., 2017).
Réalisée dans le contexte d’un cours d’informatique,
l’étude de Bal et Bicen montre les effets positifs de l’usage
des QR Codes lors d’une tâche d’analyse et de
résolution de problème sur le développement des
compétences ciblées. Ce bénéfice sur
l’apprentissage s’accompagne en parallèle d’une opinion
favorable des étudiants par rapport à ce type d’usage. Les
résultats de Rasul, Rauf et Affandi mettent quant à eux en
évidence un niveau d’efficacité élevé
d’un module de formation sur le développement durable et
intégrant des QR Codes pour accéder à des ressources
supplémentaires.
En ce qui concerne la perception des enseignants par rapport à
l’intégration de QR Codes dans des activités
pédagogiques, Ali, Santos et Areepattamannil (Ali et al., 2017) montrent que les enseignants ont un avis positif en particulier au niveau de la
flexibilité de l’outil pour des usages pédagogiques et de sa
facilité de mise en œuvre sur le plan technologique.
Sur la base de notre examen théorique, nous pouvons retenir que les
différentes études relatives aux QR Codes rapportées
ci-dessus tendent à montrer que leur utilisabilité et leur
utilité dans un contexte de formation sont relativement bonnes. La
présente étude investigue plus spécifiquement la question
de leur usage dans une situation d’apprentissage
auto-régulé. Notre hypothèse est que l’apport de
relances via QR Code peut faciliter l’apprentissage réalisé
dans un contexte d’auto-formation. Pour éprouver celle-ci, cette
recherche s’appuie sur un plan expérimental permettant
d’évaluer deux conditions de la séquence : un groupe
d’apprenants bénéficiant de relances et un groupe ne
disposant pas de ce support.
4. Méthodologie
4.1. Environnement d’apprentissage
Le contexte de notre recherche est celui d’un
apprentissage en éveil historique et porte sur la découverte de la
période du « Moyen-âge ». Notre étude
s’est déroulée dans l’enseignement fondamental en
Belgique auprès de 24 apprenants (entre 11 et 12 ans) de 5e - CM2 - (16
sujets) et 6e année (8 sujets) répartis équitablement en
deux groupes constitués de 12 individus chacun. La constitution de ces
groupes résulte de la division de chacune des deux classes en deux, de
manière aléatoire. Cette démarche nous est apparue comme
étant la plus pertinente afin d’observer le plus fidèlement
possible si l’utilisation des prompts via QR Codes impacte la
qualité des apprentissages sans tenir compte de la variable
« âge » des apprenants. Un pré-test a permis
l’évaluation de leurs connaissances préalables. Un posttest
a permis de mesurer le niveau d’appropriation atteint au terme du
dispositif de formation. Pour guider l’élaboration de ces
épreuves, les différents items (N = 20) relatifs
à ces évaluations (pré/posttest) sont construits en nous
référant à quatre niveaux de complexité de la
taxonomie de Bloom (Bloom, 1979),
à savoir : la connaissance (N = 10), la
compréhension (N = 3), l’application (N = 1) et
l’analyse (N = 6). Notons que le posttest est identique au
pré-test, mais les items sont présentés dans un ordre
différent. Durant l’expérimentation, il a été
demandé aux apprenants de répondre à des questions
relatives à l’étude du Moyen-âge en recherchant
à l’aide de tablettes numériques, via le logiciel de
réalité augmentée « Aurasma », des auras. Une aura correspond à une incrustation virtuelle
(image, son, vidéo...) activée par le scanning d’un
élément déclencheur (une image par exemple). Celles-ci ont
préalablement été programmées avec ledit logiciel,
dans un manuel scolaire. Les auras permettent aux apprenants
d’accéder à des médias supplémentaires (par
exemple, le plan du château, une vue 3D d’un élément
du château, etc.). Cet apprentissage pour l’acquisition d’une
démarche de recherche proposée aux apprenants découle des
« quatre étapes de recherche
d’informations » : la prise de conscience, le but de
recherche, l’activité de recherche et l’évaluation des
éléments sélectionnés. Pendant
l’apprentissage, les apprenants ont soit bénéficié
d’un guidage supplémentaire via l’emploi des prompts,
soit ils ont pu évoluer de façon autonome afin de
s’approprier les compétences évoquées
précédemment. Les prompts intégrés dans
le manuel ont pour objectif d’aider les élèves à
trois niveaux possibles. Les prompts cognitifs explicitent des
informations par rapport au contenu à traiter (Que se passe-t-il
lorsqu’il y a un partage et que tout le monde veut être le
chef ?). Les prompts liés à la navigation
délivrent des informations sur la procédure à suivre dans
le manuel (Aide-toi de l’aura présente sur le document 3
pour pouvoir répondre à cette question). Enfin, les prompts métacognitifs proposent des conseils pour prendre du recul
par rapport à son activité d’apprentissage (As-tu
répondu aux différentes questions proposées sur cette
page ?).
Figure 1 • Intégration d’auras et de prompts dans le manuel d’histoire
Dans cette expérience réalisée en contexte réel,
nous manipulons donc une variable indépendante qui porte sur
l’intégration (Groupe Avec Prompts) ou non de prompts (Groupe Sans Prompts) dans la séquence pédagogique
mobilisant le manuel augmenté.
4.2. Variables dépendantes et questions de recherche
Notre première variable dépendante correspond à la
progression de chaque apprenant. Elle est obtenue à partir de gains
relatifs calculés entre le pré-test et le post-test
administrés aux apprenants. Le tableau 1 présente les deux
formules à considérer en fonction de la comparaison
préalable entre le pré-test et le post-test. Le calcul du gain
relatif est possible à la condition que le score au pré-test soit
inférieur ou égal au score du post-test. Si le score au
pré-test est supérieur au post-test, alors il convient de calculer
une perte relative (le minimum est alors de 0). Cette évaluation du gain
réel pondéré par le gain maximum qui est possible permet de
mesurer l’efficacité intrinsèque du dispositif. Ce rapport
entre la progression possible et la progression observée donne ainsi la
possibilité de comparer les progrès des élèves, quel
que soit leur niveau de départ (Temperman et al., 2017).
Tableau 1 • Formules pour évaluer la
progression individuelle
Notre deuxième variable dépendante porte sur le processus
d’apprentissage. À l’aide d’une observation directe,
nous avons objectivé l’utilisation réelle des auras et des prompts présents dans le manuel par chaque
élève. Au fil de la séquence pédagogique, nous avons
dénombré par une observation in situ chaque utilisation ou non des auras ou des prompts.
Notre troisième variable dépendante concerne la performance des
élèves en cours d’apprentissage. Comme explicité
ci-dessus, les élèves ont dû répondre durant
l’expérimentation à des questions de façon
manuscrite. Les questions sont au nombre de 50. Chaque bonne réponse
correspond à un score d’un point. Un total pondéré
sur 50 a donc pu être associé à chaque élève
à la suite de son parcours de recherche et de traitement de
l’information dans le manuel historique augmenté.
En nous appuyant sur ces différentes variables dépendantes,
nous sommes donc en mesure d’apporter des éléments de
réponse aux trois questions de recherche suivantes :
- Question 1 : L’intégration de prompts dans un manuel d’apprentissage de réalité
augmentée influence-t-elle l’efficacité intrinsèque
de la séquence pédagogique ? ;
- Question 2 : L’intégration des prompts permet-elle de réaliser une meilleure performance en cours
d’apprentissage ? ;
- Question 3 : Comment les élèves utilisent-ils
les auras et les prompts mis à la disposition dans le
manuel ?
5. Résultats
Notre analyse des résultats se structure
autour de nos trois questions de recherche.
5.1. Question 1 : L’intégration de prompts dans un manuel
augmenté influence-t-elle l’efficacité intrinsèque de
la séquence pédagogique ?
À la lecture du tableau 2, nous pouvons tout d’abord constater
que les élèves progressent dans l’apprentissage, quelle que
soit la condition (avec ou sans prompts). L’application d’un
test de Student pour évaluer la différence de moyenne entre deux
groupes indépendants nous permet de mettre en avant que les apprenants
ayant bénéficié de relances (Moy = 58.12 %)
progressent significativement davantage dans leur appropriation des
connaissances (t = - 2.610 ; p = .020) que les
apprenants ne disposant pas de prompts (Moy = 40.52 %).
Tableau 2 • Statistiques descriptives relatives
à la performance des apprenants
Groupes |
N |
Pré-test |
Post-test |
Gains relatifs |
x̅ |
CV |
x̅ |
CV |
x̅ |
CV |
Sans Prompts |
12 |
30.83 |
46.81 |
58.33 |
28.15 |
40.52 |
18.14 |
Avec Prompts |
12 |
36.25 |
50.97 |
73.33 |
18.23 |
58.12 |
14.77 |
Nous observons également que la dispersion objectivée par un
coefficient de variation1 au terme de l’apprentissage
(post-test) est plus réduite pour les apprenants dans la condition
« prompts » (CV = 18.23 %) que dans le
groupe témoin (CV = 28.15 %). Cela signifie que ces aides
ont un effet positif sur le niveau de maîtrise, mais également sur
l’équité au sein du groupe puisque la variation
interindividuelle diminue. Ce résultat va dans le sens des
différents travaux documentés dans notre revue de
littérature qui montre que l’intégration de relances
constitue une pratique pédagogique efficace en termes de
différenciation de l’apprentissage (Hattie, 2009).
5.2. Question 2 : L’intégration des prompts permet-elle de
réaliser une meilleure performance en cours
d’apprentissage ?
Après nous être attardés sur la progression, nous allons
nous intéresser à la performance en cours d’apprentissage.
De manière assez cohérente, nous observons à la lecture du
tableau 3 la même tendance en faveur des apprenants
bénéficiant des prompts (Moy = 74.40 %) par
rapport aux apprenants sans les relances (Moy = 56.80 %). Cette
différence se traduit sur le plan statistique
(t = - 2.969 ; p = .007). Nous pouvons
également mettre en avant que la performance est plus homogène
dans la condition « prompts »
(CV = 15.10 %) par rapport à la condition contrôle
(CV = 29.90 %).
Tableau 3 • Statistiques descriptives relatives
à la performance en cours d’apprentissage
Groupes |
N |
x̅ |
CV |
Sans Prompts |
12 |
56.80 |
29.90 |
Avec Prompts |
12 |
74.40 |
15.10 |
5.3. Question 3 : Comment les élèves utilisent-ils les
auras et les prompts mis à leur disposition dans le manuel ?
Étant donné que la séquence pédagogique avec le
manuel augmenté semble favoriser l’apprentissage, il nous semble
pertinent d’analyser dans quelle mesure les élèves ont
utilisé les différentes ressources (auras et prompts) mises à disposition avec celui-ci. Nous allons tout
d’abord nous intéresser à l’usage des auras mis
à disposition de l’ensemble des apprenants. À
l’observation du tableau 4, nous pouvons déjà remarquer que
le degré d’utilisation des auras programmées par le
concepteur est quasi identique pour le groupe GSP (Moy̅ aura
GSP = 67,8 %) et le groupe GAP
(Moy̅ aura GAP = 68,2 %).
Tableau 4 • Statistiques descriptives relatives
à l’usage des auras
|
Nombre moyen d’auras utilisées (Max = 41) |
Degré d’utilisation moyenne (%) |
Sans Prompts (GSP) |
27.80 |
67.80 |
Avec Prompts (GAP) |
28.0 |
68.20 |
Cette différence ne se traduit d’ailleurs pas sur le plan
statistique (t = 1.09 ; p =.284). Autrement dit, les
élèves utilisent les auras de façon similaire, peu
importe la condition de guidance. Ces observations nous permettent de mettre en
évidence que l’utilisation des prompts n’affecte en
rien l’utilisation des auras dans un environnement de
réalité augmentée. Les apprenants utilisant les prompts ne privilégient donc pas une modalité d’aide
pour une autre.
D’un point de vue diachronique, nous pouvons constater à partir
de la figure 2 que l’utilisation des auras pour les deux
groupes suit plus ou moins une même courbe, peu importe la condition
d’apprentissage (GAP ou GSP).
Figure 2 • Usage diachronique des auras dans le manuel
Au fil de la séquence pédagogique, on peut considérer
qu’il n’y a pas d’effet de compensation d’usages entre
les prompts et les auras et que les apprenants ne se retrouvent
pas dans une situation de double tâche sur le plan cognitif. Une analyse
corrélationnelle entre le nombre d’usages de prompts et
d’auras se révèle d’ailleurs positive et
significative (r = .640 ; p = .003).
Partant du constat que les résultats sont meilleurs quand les
apprenants ont pu profiter des aides numériques prompts, il nous
paraît pertinent de voir comment ces élèves ont
utilisé cette ressource au cours du processus d’apprentissage. Les
résultats analysés dans la suite de cette étude concernent
donc exclusivement l’utilisation de ceux-ci et les sujets qui y ont eu
accès. Au total, le manuel intègre au total 28 prompts. Lors de l’étude, nous observons que les apprenants utilisent en
moyenne 19,6 prompts. Le degré moyen d’utilisation est donc
d’environ 70 %. Les prompts n’ont cependant pas
été utilisés à la même fréquence. En
effet, certaines aides ont été plus utilisées que
d’autres. La figure 3 représente cet usage au fil de la
situation d’apprentissage. En observant cette figure, nous pouvons
distinguer deux éléments importants. Premièrement, il
existe des différences importantes entre certaines fréquences. Les prompts 3, 11, 22 et 28 ont été utilisés 11 fois
tandis que les prompts 12, 17, 23 et 24 ont été
exploités respectivement 2, 1, 5 et 4 fois. Nous nous intéressons
particulièrement à ces huit relances. Ce sont en effet elles qui
traduisent les plus grands écarts d’utilisation. Pour comprendre
cette tendance, il faut dans un premier temps s’intéresser aux
questions liées à ces prompts et dans un deuxième
temps, analyser leur niveau de difficulté dans le but de vérifier
s’il y a un lien entre la complexité des questions et
l’utilisation des prompts.
Figure 3 • Usage diachronique des prompts dans le
manuel
Pour pouvoir traduire ce niveau de difficulté, nous pouvons nous
appuyer sur l’analyse de la performance en cours d’apprentissage. Le
tableau 5 associe chaque prompt et leur fréquence d’utilisation,
les tâches leur étant relatives et le niveau de réussite
à celles-ci pour les deux groupes de notre expérimentation.
L’examen du tableau fait ressortir que les questions 7, 19, 37, 38 et 50
(cases grisées) sont beaucoup mieux réussies par le groupe ayant
bénéficié des prompts que par l’autre groupe.
Cette tendance s’explique justement par le fait que les prompts relatifs à ces questions ont été sollicités de
nombreuses fois par les apprenants bénéficiant des prompts.
Nous pouvons émettre l’hypothèse qu’ils ont
joué un rôle d’étayage intéressant et ont
aidé les élèves dans la réalisation des exercices.
L’examen de la deuxième partie du tableau 5 fait ressortir que les
deux groupes expérimentaux réussissent les différentes
tâches. Cependant, la réussite est plus importante dans le groupe
avec prompts, hormis la question 22 qui a été mieux
réussie par le groupe sans prompts. Ce résultat peut
s’expliquer par la facilité des questions. Nous pouvons avancer
l’hypothèse que les élèves ont moins utilisé
les prompts dans la mesure où les tâches étaient
faciles et leur semblaient possibles à réaliser seuls sans aide
complémentaire.
Tableau 5 • Usages des prompts et
degré de réussite en cours d’apprentissage
Prompts |
Nombre d’usages |
Tâches liées à l’aide |
Degré de réussite (%) |
GSP |
GAP |
3 |
11 |
7 |
41 |
91 |
11 |
11 |
19 |
50 |
75 |
22 |
11 |
37 |
41 |
75 |
38 |
50 |
83 |
28 |
11 |
50 |
50 |
58 |
12 |
2 |
21 |
91 |
91 |
22 |
91 |
83 |
17 |
1 |
28 |
75 |
91 |
29 |
75 |
83 |
23 |
5 |
39 |
66 |
75 |
40 |
75 |
83 |
24 |
4 |
41 |
75 |
83 |
Une analyse qualitative des questions laisse apparaître que les
apprenants font plutôt appel aux prompts pour celles qui
nécessitent des inférences (lire entre les lignes,
interpréter la situation, etc.). Ce résultat laisse à
penser qu’il existe un lien entre l’usage des prompts et le
niveau de complexité des questions perçu par les
élèves.
Le deuxième élément que nous voulons mettre en
évidence à partir de l’examen de la figure 3 porte sur
l’utilisation des prompts dans le temps. Nous n’observons pas
un phénomène de type « effet de
nouveauté ». En nous appuyant sur les travaux de De
Lièvre, Depover et Dillenbourg (De Lièvre et al., 2006),
nous pouvons estimer que cet usage tout au long de la séquence peut
être associé au fait que l’aide réponde
réellement aux besoins de l’apprenant et se révèle
facile à utiliser. Ce résultat corrobore également
l’étude de Lehmann, Hähnlein et Ifenthaler (Lehmann et al., 2014) qui met en avant l’intégration de prompts dès le
début de l’apprentissage pour mettre les élèves en
confiance et par la même occasion d’agir sur leur motivation
à apprendre.
D’un point de vue pédagogique, on peut également se poser
la question de savoir si l’usage des prompts se différencie
en fonction du niveau des élèves. La figure 4 permet de
visualiser le lien entre le nombre d’usages des prompts et le
niveau initial des élèves. Elle fait ressortir que ce sont les
élèves plus avancés dans l’apprentissage qui
utilisent le plus les prompts. Pour expliquer ce phénomène,
on peut s’appuyer sur les observations de Chanquoy, Tricot et Sweller (Chanquoy et al., 2007) relatives à la charge cognitive qui mettent en évidence que
l’intensité du traitement pour réaliser la tâche est
d’autant plus élevée que l’apprenant manque de
connaissances. Leur hypothèse est que la surcharge en mémoire de
travail inhibe le partage attentionnel vers d’autres aspects de la
tâche comme les aides qu’il peut solliciter dans
l’environnement dans lequel il progresse.
Figure 4 •
Corrélation entre le nombre d’usage de prompts et le niveau
initial des apprenants
Quand on s’intéresse enfin à l’usage du type
d’aides (navigation, métacognitive et cognitive), nous remarquons
à la lecture du tableau 6 que ce sont les aides métacognitives
(51,67 %) qui sont les moins sollicitées alors que les aides
cognitives le sont le plus par les apprenants (66,67 %). Le tableau fait
également ressortir que la variabilité d’usage est plus
élevée pour les aides métacognitives
(CV = 38,56 %) et plus réduite pour les aides relatives
à la navigation (CV = 17,58 %).
Tableau 6 • Fréquence d’usage des prompts
|
Navigation (N = 17) |
Métacognitif (N = 5) |
Cognitif
(N = 6) |
Moyenne (%) |
58,82 |
51,67 |
66,67 |
Coefficient de variation (%) |
17,58 |
38,56 |
28,20 |
Complémentairement à cette observation, nous pouvons nous
questionner sur le lien entre leur usage et la performance des apprenants (en
cours de processus et au terme de l’apprentissage). L’examen du
tableau 7 laisse apparaître des liens positifs entre l’utilisation
des prompts « cognitifs » et la performance des
apprenants (significatifs pour la performance au terme de l’apprentissage
et à la limite de la significativité pour la performance en cours
d’apprentissage). Nous n’observons pas ces corrélations
concernant les aides à la navigation et les aides métacognitives.
L’examen conjoint des tableaux 6 et 7 indique également que la
relation entre la performance et l’usage est la plus étroite quand
l’usage de la ressource est important (66,67 % pour les QR
cognitifs).
Tableau 7 • Liens entre la performance et
l’usage des prompts
Usages des prompts |
Performance en cours d’apprentissage |
Performance au terme de l’apprentissage |
Navigation |
r = - .238 p = .455 |
r = - .135 p = .675 |
Métacognitif |
r = - .003 p = .993 |
r = .045 p = .888 |
Cognitif |
r = .515 p = .087 |
r = .693 p = .012 |
Dans notre contexte, la plus-value de l’aide par QR Code semble donc
passer par la mise à disposition de relances centrées sur le
traitement de l’information. Cela rejoint les observations de
Demaizière (Demaizière, 2007) qui insiste sur le fait de programmer les aides numériques en lien avec
les objectifs à atteindre, les compétences à
maîtriser et les prérequis des apprenants.
6. Discussion des résultats et perspectives
Plusieurs résultats intéressants
ressortent de notre étude. Tout d’abord, nous pouvons mettre en
avant l’effet positif de l’intégration et de l’usage
des prompts via les QR Codes sur la qualité de
l’apprentissage. Notre étude permet de mettre en évidence
que la recherche et le traitement de l’information peuvent être
facilités dans un manuel d’histoire par l’insertion de
relances permettant de guider le processus d’apprentissage et de favoriser
la régulation de celui-ci. Cet impact positif se traduit par une
meilleure qualité d’apprentissage et par un plus grand partage de
compétences entre les élèves dans la mesure où nous
observons une baisse de la variabilité des scores entre le
pré-test et le post-test. Pour expliquer ce bénéfice, on
peut penser que l’apport des prompts entraîne une meilleure
contrôlabilité de la tâche et donne la possibilité aux
apprenants de s’engager de manière plus approfondie dans la
tâche d’apprentissage. Nos observations sont cohérentes avec
un certain nombre d’études réalisées dans
d’autres contextes qui montrent l’apport bénéfique de
l’aide via ce support (Ozcelik et Acartuk, 2011), (Bal et Bicen, 2016).
Elle confirme la pertinence de leur intégration en particulier dans le
cas de tâches d’exploration et de recherche en autonomie.
Nos analyses corrélationnelles croisant le niveau de performance et le
type de QR Codes sollicités laissent apparaître que ce sont en
particulier les aides de nature cognitive centrée directement sur la
réalisation de la tâche qui semblent directement
bénéfiques aux élèves. Cette observation concorde
avec les résultats de Lehmann, Hähnlein et Ifenthaler (Lehmann et al., 2014) qui montrent que l’aide est d’autant plus efficace qu’elle se
révèle spécifique pour l’apprenant.
Si nous observons en termes d’usages que les élèves
utilisent les relances proposées par les QR Codes, l’activation de
celles-ci paraît plutôt liée au degré de
complexité de la tâche. Elle peut également être
associée au niveau initial des apprenants, dans la mesure où nous
observons que ce sont les élèves les plus avancés au
départ qui sollicitent davantage l’aide. En termes de
différenciation pédagogique, on peut avancer l’idée
que le tutorat humain est probablement plus pertinent pour les
élèves ayant un niveau moins avancé par le fait que cette
aide est davantage en mesure de s’adapter sur mesure à leurs
besoins (De Lièvre et al., 2006) et que dans notre cas elle peut inhiber un phénomène de surcharge
cognitive lié au partage attentionnel (Chanquoy et al., 2007).
D’un point de vue pragmatique, ce type d’usage donne la
possibilité aux enseignants, aux concepteurs pédagogiques de
développer de manière peu coûteuse des ressources
complémentaires au matériel pédagogique existant. Il leur
permet d’adapter celles-ci en fonction du niveau des apprenants et de la
modalité pédagogique qu’ils privilégient pour
réaliser l’apprentissage. Le QR Code nous semble
particulièrement utile pour dévoiler des informations de type
relance en fonction des besoins d’étayage de l’apprenant dans
son environnement. Au niveau de l’utilisabilité, cela évite
de surcharger le document d’informations qui peuvent être
considérées comme inutiles par les apprenants s’ils sont en
mesure de réaliser les tâches proposées.
En termes de perspectives, il nous semble important de poursuivre les
études autour de l’intégration de ce type d’outils
d’aide à l’apprentissage. Dans la mesure où ils
contribuent à la progression des apprenants, nous souhaitons
évaluer plus spécifiquement les conditions pédagogiques
d’intégration (modalités des consignes, de
présentations...) de ces supports dans différents contextes de
formation. Nous pensons en particulier à l’évaluation de
relances audio permettant d’éviter une saturation de la
mémoire visuelle des apprenants (Mayer, 2009).
A
propos des auteurs
Gaëtan Temperman travaille à l'UMons dans le
service de pédagogie générale et des médias
éducatifs où il participe aux enseignements de base relatifs
à la pédagogie et à la didactique. Il intervient
également dans les cours donnés dans le domaine de la technologie
de l’éducation et de la Formation des maîtres. Ses
activités de recherche portent principalement sur les effets des
conditions pédagogiques liées à l’usage des
technologies sur les apprentissages. Parallèlement à cette
orientation technologique, son expérience initiale d'instituteur primaire
l'amène à réaliser des études relatives à la
didactique et à la scénarisation pédagogique de dispositifs
de formation au service des apprentissages de base (langue maternelle,
mathématique, éveil...). Il est le co-concepteur du Mooc
« L’innovation pédagogique dont vous êtes le
héros ». Ces expériences multiples lui donnent la
possibilité d'aborder sous des angles variés et
complémentaires les problématiques relatives au monde de
l'éducation et de la formation.
Adresse : Université de Mons
– Faculté des sciences psychologiques et de
l’éducation – Service de pédagogie
générale et des médias éducatifs, 18 Place du Parc
7000 Mons
Courriel : gaetan.temperman@umons.ac.be
Toile : http://ute.umh.ac.be
Stéphanie Montagne est institutrice primaire. Elle
est titulaire d’un Master en sciences de l’éducation. Elle
s’intéresse à la problématique de l’encadrement
du travail en autonomie à l’école fondamentale.
Adresse : Université de Mons
– Faculté des sciences psychologiques et de
l’éducation – Service de pédagogie
générale et des médias éducatifs, 18 Place du Parc
7000 Mons
Courriel : sebastien.walgraeve@yahoo.fr
Toile : http://ute.umh.ac.be
Bruno De Lièvre mène depuis plus de 20 ans
à l’Université de Mons (Belgique) des activités de
recherche et d'enseignement centrées sur les usages pédagogiques
du numérique. Les objectifs principaux dans ce domaine de recherche sont
de déterminer quelles sont les conditions pour qu'un apprentissage
efficace puisse avoir lieu : ce qui est analysé est l'interaction entre
les méthodes pédagogiques, les outils technologiques et les
intervenants du processus éducatif que sont les enseignants et les
apprenants essentiellement. De l'analyse des dispositifs
technopédagogiques à leur élaboration, l'éventail
des activités de développement et de recherche couvre l'ensemble
de ce continuum. C'est un domaine en perpétuelle évolution en
raison des technologies sans cesse plus évoluées (tablettes
tactiles, TBI, réseaux socionumériques...) qui conduisent à
des pratiques pédagogiques en renouvellement (MOOC, m-learning,
formations hybrides, classes inversées...) et qui interrogent les
intervenants qui interagissent dans ces dispositifs (activités
collaboratives, travail à distance, peer-evaluation, ubiquité...).
Adresse : Université de Mons
– Faculté des sciences psychologiques et de
l’éducation – Service de pédagogie
générale et des médias éducatifs, 18 Place du Parc
7000 Mons
Courriel : bruno.delievre@umons.ac.be
Toile : http://ute.umh.ac.be
Agrégé en sciences
humaines, Karim Boumazguida a d’abord enseigné le français
langue étrangère dans un collège italien (Turin). Il a
décidé ensuite de poursuivre des études en Sciences de
l’Éducation en se spécialisant dans la sphère des
technologies de l'information et de la communication pour
l'enseignement (TICE). Il travaille comme assistant pédagogique
au sein de la Cellule Facultaire de Pédagogie Universitaire (CFPU) de la
Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Éducation (FPSE)
de l’Université de Mons (UMONS), où il intervient
principalement dans le cadre d’activités d’aide à la
réussite. Il participe également à la mise en œuvre
d’une politique de qualité de l’enseignement et de la
recherche au sein de la FPSE. En sa qualité de coordinateur d’un
Learning Centre il participe à des activités de soutien pour les
adultes en reprise d’études en leur proposant un environnement de
travail propice à l’apprentissage. Enfin, en
collaboration avec Bruno De Lièvre et Gaëtan Temperman du
service de Pédagogie générale et médias
éducatifs de la FPSE, il a contribué à la mise en place du
premier MOOC institutionnel de l’UMONS.
Adresse : Université de Mons
– Faculté des sciences psychologiques et de
l’éducation – Cellule facultaire de pédagogie
universitaire, 18 Place du Parc 7000 Mons
Courriel : karim.boumazguida@umons.ac.be
Toile : http://portail.umons.ac.be/FR/universite/facultes/fpse/lafaculte/CFPU2/Pages/default.aspx
1 Le coefficient de variation correspond au rapport entre
l’écart-type et la moyenne. Il s’exprime en pourcentage.
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